Sentinelle-3 :  Mission opérationnelle d'océanographie et de surveillance des terres émergées


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15.06.09


Yvan Baillion, le responsable du programme Sentinelle-3 pour Thales Alenia Space
 


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Yvan Baillion, quel est vôtre rôle dans ce programme ?

Yvan Baillion
Je suis responsable du programme Sentinelle-3 pour Thales Alenia Space (TAS) qui, je le rappelle est le maitre d'œuvre industriel choisi par l'Agence spatiale européenne. A ce titre, je suis responsable de l'exécution de toutes les tâches industrielles qui nous ont été confiées par l'ESA.

Cela inclut les tâches de management, de gestion du planning, du budget et celles liées aux aspects qualités et techniques. Elles couvrent le développement du satellite et la définition des algorithmes de premier niveau pour le traitement des données (algorithmes liés aux aspects géométriques, orbitaux et aux aspects satellites).

Mon rôle est donc de coordonner l'équipe projet au sein de TAS et celles de la centaine de partenaires sélectionnés par Thales Alenia Space et l'ESA selon un processus strictement réglementé. Ces partenaires se répartissent dans toute l'Europe et apportent leur expertise spécifique au développement de ce projet.

Je suis donc l'interface principale du client et de la direction de Thales Alenia Space auxquels je dois rendre compte.


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Ce n'est pas la première fois que l'ESA choisie Thales Alenia Space pour ce type de satellite

Yvan Baillion
Effectivement non. Ce domaine de l'océanographie nous tient particulièrement à cœur puisque nous nous y impliquons avec succès depuis près de 20 ans. Notre société y est reconnue en tant que précurseur européen, grâce notamment au succès des altimètres Poséidon et de MERIS, instrument phare du programme ENVISAT. Toute notre expertise dans le domaine de l'observation de la Terre ainsi que dans la réalisation de radars sera mise au service du programme Sentinelle 3.


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Vous allez construire uniquement le satellite ?

Yvan Baillion
Non, en plus de son rôle de maitre d'œuvre, Thales Alenia Space réalisera l'avionique et 2 des 4 instruments du satellite. On va réaliser un altimètre radar et 1 des 2 instruments optiques dédiés aux observations de la couleur des océans et des terres émergées. Par ailleurs, Thales Alenia Space réalisera aussi la plate-forme via son site de Rome.

L'altimètre radar sera une version évoluée de SIRAL-2, l'instrument scientifique principal du satellite CryoSat-2 (lancé fin 2009) et de l'altimètre Poséidon-3 intégré sur Jason -2 et en orbite depuis l'an passé. Quant à l'imageur, il est l'hériter de MERIS qui vole actuellement sur Envisat.


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Revenons à Sentinelle-3. Vous avez une feuille de route ?

Yvan Baillion
Oui, bien sur. La première étape a été franchie fin 2008 avec la Revue de définition (PDR). Elle concluait la phase de définition et les choix techniques. Elle a permis de confirmer le plan de développement du satellite et que les algorithmes de traitement répondent aux besoins exprimés par l'ESA.

Elle nous a également permis de nous assurer que les interfaces externes du satellite étaient compatibles avec le lanceur et le segment sol. C'est vraiment une phase essentielle car c'est là qu'on définit complètement le système et qu'on autorise le début de la fabrication de certains éléments.

Suite à cette étape, nous avons démarré la phase de développement qui va permettre d'atteindre les revues de définition détaillée des différents éléments (CDR). Cela va débuter en 2010 et se poursuivre jusqu'à la fin de l'année jusqu'à la Revue de définition détaillé du satellite (Critical Design Review).

En 2010, nous allons aussi commencer à recevoir les premiers modèles de vol des équipements du satellite pour permettre l'assemblage des instruments et de la plateforme.

Au milieu 2011, nous allons débuter l'intégration du satellite et tous les tests qui vont permettre de s'assurer de ses performances, de sa résistance à l'environnement de lancement et à celui de son orbite. La fin de tous ces tests permettra l'acceptation du satellite pour le lancement au travers de la Flight Acceptance Review (fin 2012), quelques mois avant le lancement du satellite prévu au premier trimestre 2013, voire premier semestre, en fonction de la disponibilité du lanceur Vega.


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Vous pouvez nous donner des détails techniques sur le satellite ?

Yvan Baillion
Avant de répondre à votre question, je précise que le caractère opérationnel de la mission nous contraint à une grande fiabilité et disponibilité des instruments embarqués et à une durée de vie allongée du satellite par rapport à ce qui est fait d'habitude.

Partant de là, nous avons évidemment abordé avec l'ESA les questions de la configuration du satellite et des technologiques que nous utiliserons. Les choix ont été initiés dans la phase amont du programme que nous avons faite avec notre client en 2006-2007.

Un des premiers critères qui a dicté notre choix, et cela ne surprendra personne, a été le respect du budget. Ensuite, nos choix l'ont été par les performances spécifiées par l'Agence spatiale européenne qui, sur Sentinelle-3, sont relativement élevées.


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Sans trop entrer dans les détails et sur la base de ces critères, vous pouvez citer les principaux choix techniques ?

Yvan Baillion
- La décision d'embarquer tous les instruments sur le même satellite tout en restant compatible pour un lancement sur un petit lanceur (Vega en l'occurrence);
- Le choix d'un seul panneau solaire associé à une configuration de vol longitudinal qui permet d'avoir une importante face froide pour le satellite. C'est essentiel pour le contrôle thermique des instruments optiques;
- Autre choix important. La gestion des événements de bord basée sur la position du satellite et non pas sur le temps. Cela permet une très forte autonomie. Le satellite sachant où il se trouve sur l'orbite grâce au récepteur GPS, saura ce qu'il a à faire grâce à des consignes stockées à bord. Concrètement, on n'a pas besoin de lui envoyer fréquemment des commandes depuis le sol pour le dire " à telle heure tu fais ça ". Cela donne une très grande flexibilité pour les opérations car il n'est plus nécessaire de prédire la dérive de l'orbite pour programmer ces opérations.


 


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