Sentinelle-3 :  Mission opérationnelle d'océanographie et de surveillance des terres émergées


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15.06.09


Les raisons d'être de Sentinelle-3
(Bruno Berruti, responsable du projet Sentinelle-3)
 


Bruno Berruti, est le responsable du projet Sentinelle-3, qui fait partie du Programme Européen GMES (Global Monitoring for Environment and Security). Il nous explique brièvement les raisons d'être de ce programme opérationnel.

GMES est une initiative de la Commission européenne et de l'Agence spatiale européenne née du besoin d'améliorer la qualité des observations terrestres en matière d'environnement et de sécurité des citoyens européens. Il vise à doter l'Europe d'un système autonome et opérationnel d'information capable d'observer la Terre à toutes les échelles (locale, régionale, mondiale) et d'assurer la transition entre les capacités existantes aujourd'hui et celles futures envisagées par l'Union européenne. Concrètement, GMES fournira des informations opérationnelles précises, actualisées et disponibles à l'échelle du globe, à des entités locales, régionales, nationales et européennes, offrant ainsi les moyens de développer des services et des applications pour le suivi des terres émergées, des mers, des océans et de l'atmosphère, ou encore pour des interventions d'urgence et de sécurité.

Rôle de l'Union Européenne

Dans le cadre de GMES, l'Union Européenne prend l'initiative d'identifier et de compiler les besoins des utilisateurs et de fédérer les volontés politiques favorables à des objectifs d'action élargis. Elle veille également à la disponibilité et à la continuité des services opérationnels permettant d'appuyer ses politiques. Elle contribue enfin au développement, au déploiement et à l'exploitation de l'infrastructure spatiale européenne correspondante tout en faisant appel, autant que possible, aux moyens d'ores et déjà disponibles (ou en projet) en Europe et notamment à ceux d'Eumetsat.

Rôle de l'ESA

Pour sa part, l'ESA est chargée de mettre en œuvre la composante spatiale spécifique de GMES. Son rôle consiste donc à développer la série des satellites Sentinelles, à réaliser le segment sol correspondant, et à coordonner l'accès aux données issues de ces satellites et d'autres missions (essentiellement des missions réalisées par des Etats membres de l'ESA) pour contribuer à répondre aux besoins en matière de services GMES.

Les Sentinelles de l'espace

C'est en février 2008 qu'est signé l'accord cadre entre l'ESA et l'UE qui officialise le programme Sentinelle. Il permet de lancer la réalisation des 3 trois premiers satellites Sentinelles (Sentinelles 1, 2 et 3) et de mettre en place le segment sol nécessaire à la réception, au traitement et à la diffusion des données (provenant des Sentinelles et d'autres satellites) aux utilisateurs. Lors du dernier Conseil de l'ESA au niveau Ministériel qui a eu lieu en Novembre 2008, la décision a été prise de développer 3 satellites supplémentaires et identiques aux 3 premiers, qui sont nécessaires pour remplir tous les besoins opérationnels et de performance établis pour ces missions, ainsi que 2 missions supplémentaires : Sentinelle-4 & 5.

Ainsi, les sentinelles sont groupées en 4 familles :

- Sentinelle-1 destiné à développer une famille de satellites-radar en bande-C. Il prendra des images radar 24 heures sur 24, par tous temps, pour le suivi des océans et des terres émergées ;
- Sentinelle-2 observera les terres émergées. Il sera équipé d'une imagerie optique à haute résolution de façon à fournir aux utilisateurs des images multi-spectrales haute-résolution, dans un grand nombre de bandes spectrales ;
- Sentinelle-3 destiné à développer des satellites pour l'observation de la surface des océans et des terres émergées au moyen d'instruments optiques moyenne résolution fonctionnant dans le visible (couleur), le proche infrarouge et l'infrarouge lointain (température). De plus, d'autres capteurs micro-onde embarqués, mesureront la hauteur de la surface survolée, et permettront ainsi de poursuivre les activités d'altimétrie maritime déjà engagées par le biais de programmes franco-américains notamment (Topex-Poséidon puis Jason) et Européens (ERS et ENVISAT);
- et Sentinelle-4 & 5 plus spécialement destinés à l'analyse atmosphérique.

D'ERS à Sentinelle en passant par Envisat

GMES ne part pas de rien, loin s'en faut. ERS-1, le premier satellite d'observation de la Terre a été lancé en 1991 sur une orbite polaire, à quelque 800 km d'altitude. Il sera rejoint par son jumeau, ERS-2, en 1995. Équipés tous les deux d'un radar à ouverture synthétique, d'un radiomètre et d'un altimètre radar ils sont les premiers à voir les modifications dans la machine climatique.

Pour répondre aux besoins identifiés par les missions ERS, l'ESA lance en mars 2002 Envisat, à ce jour la mission la plus ambitieuse de l'Europe en matière de satellites. Equipée de 10 instruments, cette plateforme de 8 tonnes est également le satellite civil EOS le plus important qui ait jamais été réalisé dans le monde. Les données fournies par Envisat vont alerter les scientifiques sur l'urgence de la situation et contraindre les politiques à réagir car, pour comprendre ce qui passe les scientifiques prennent conscience que le nombre de paramètres à prendre à compte est si important que des satellites de type Envisat ne sont pas dimensionnés pour les analyser.

Envisat a mis en évidence l'utilité de petites missions très spécialisées pour analyser de façon ininterrompue les phénomènes environnementaux qui influencent l'environnement terrestre. Une panoplie d'applications, encore expérimentales, vont prendre une dimension opérationnelle dans le cadre des services GMES. Ainsi, dans les cinq ans, l'Europe prévoit-elle de mettre en orbite une trentaine de satellites d'observation qui vont scruter notre planète sous toutes les coutures, en faire voir de toutes les couleurs sur ses changements et caprices, caractériser la surface terrestre dans son ensemble, donner l'alerte en cas de danger imminent.

Note

Bruno Berruti est en charge du projet Sentinelle-3 à l'ESA, et dans ce rôle, il interface en particulier avec :

- le consortium industriel mené par Thales Alenia Space ;
- de l'Organisation européenne de satellites météorologiques (Eumetsat) qui sera en charge de l'exploitation de Sentinelle-3 fournissant des produits en temps réel et en différé aux services de surveillance du milieu marin ;
- du CNES qui apportera son expertise technique sur les questions liées à la topographie ;
- de l'ESRIN qui sera en charge du traitement des données de la charge utile (Italie) ; - et de l'ESOC, le Centre de Contrôle des Opérations de l'ESA, situé à Darmstadt.


 


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