Ce scientifique s’intéresse à la question de la température des océans et attend donc beaucoup du
radiomètre de température de la surface des mers et des terres émergées (SLSTR) qui sera embarqué sur Sentinelle-3. Cet instrument s’inscrit dans la continuité du radiomètre AATSR d’Envisat et doit ‘
devenir l’instrument de mesure de la température de l’océan de référence’.
Quel océan fera-t-il demain ?
MyOcean est un projet lancé par l’Union Européenne qui vise à mettre en place et exploiter un certains nombres d’éléments pour l’océanographie opérationnelle. A ce jour, 29 pays ont rejoint ce consortium.
Comme nous l’explique ce scientifique ‘
l’objectif de MyOcean est la mise en place (définition, conception, développement et validation) d’une capacité européenne intégrée pour la surveillance, l'analyse et la prédiction des Océans’. Autrement dit : quel océan fera-t-il demain ?
MyOcean qui a vocation à devenir un service opérationnel doit être capable à tout moment et à tous les endroits du globe ‘
de connaitre l’état physique de l’océan à travers de nombreux paramètres’ comme, par exemple, la température, le niveau de la mer, les courants, la salinité, la glace de mer, les écosystèmes primaires et ce sur différentes échelles horizontales.
La difficulté de
MyOcean est qu’il doit fournir des prévisions sur l’ensemble de ces paramètres car, cela correspond à un certains nombres de besoins dans de nombreux secteurs d’activités commerciaux (gestion des ressources marines) institutionnels (sécurité, surveillance de l’environnement) ou d’aux autres usagers de la mer (plaisance, pêche de loisir, tourisme, surf, etc.). Bref, ‘l
e champ des applications est vaste’, précise Hervé Roquet et de rajouter ‘
l’idée c’est donc d’avoir à tout moment des capacités terrestres et satellitaires d’observation de l’océan et d’organiser et d’exploiter en Europe les services permettant cette connaissance’ car, rappelons-le, MyOcean est un service opérationnel.
L’espace, un promontoire unique pour observer et surveiller les océans
'
L’utilisation de satellites pour observer les océans ‘permet de couvrir tous les points du globe’, ce que ne peuvent pas faire des systèmes in situ qui fournissent des mesures très ponctuelles pour un endroit donné. Cependant, les mesures prises par satellite ont un inconvénient.
‘Elles donnent que des informations de surface’. En effet, un satellite qui repose sur des mesures de rayonnement ou des techniques radars ne peut pas voir ce qui se passe à l’intérieur des océans par ce que les ondes électromagnétiques ne pénètrent pas la surface.
Pour nos modèles numériques, ces mesures satellitaires sont néanmoins ‘
très complémentaires de celles faites sur Terre par des capteurs au sol ou en mer’ qui permettent une description tridimensionnelle de l’état de l’océan. L’ensemble de ces données disponibles en temps quasi-réel nous permettra de définir l’état actuel de l’océan et, partant de la d’anticiper son évolution dans le temps. ‘
Grâce aux modèles numériques, ces informations fourniront non seulement des analyses en temps réel mais également des bulletins océanographiques prévisionnels à 14 jours’.
Garantir la continuité des données
Dans les 2 cas, ‘
nous avons la préoccupation de garantir et d’assurer la continuité des mesures’. Cette continuité dans les données est primordiale pour couvrir de longues périodes de données et identifier les tendances et changements climatiques sur le long terme.
5 centres thématiques de collecte des données
MyOcean est organisé autour de 5 centres thématiques de collecte des données, dont 4 concernent les mesures satellitaires : Un pour la température, un deuxième pour l’altimétrie, un troisième pour la couleur de l’océan et un dernier pour les mesures concernant la glace de mer et de vent. Le 5ème centre concerne les mesures in-situ. Ces 5 familles de mesures sont à même de fournir une photographie très précise de l’état de l’océan à un moment donné.
Rôle de SLSTR dans MyOcean
Pour Hervé Roquet,
SLSTR est vu comme la continuation de l’AATSR d’Envisat. ‘
Un impératif lorsque l’on veut suivre et comprendre l’évolution de l’océan’. Technologiquement, SLSTR apportera un plus par rapport à l’instrument d’Envisat. En effet, il est conçu pour faire des mesures très précises de la surface de la mer à partir du rayonnement infrarouge mesuré. (fauchée de 1400 km)
Une des particularités de l’instrument c’est sa double visée. Il regarde sous le satellite et à l'arrière. La même zone est ainsi observée sous deux angles différents ce qui permet aux scientifiques -en combinant les deux images- de corriger les effets perturbateurs de l'atmosphère et d'obtenir des mesures très précises de la température. Cette géométrie particulière d’observation permet de faire des corrections atmosphériques beaucoup plus précises. Il faut savoir que la surface émet un rayonnement infrarouge mais il est absorbé par les couches atmosphériques qu’il traverse, d’où la nécessité de le corriger.
Un exemple d’utilisation
La prévision météorologique des cyclones tropicaux, bénéficieras à plein des nouvelles possibilités qu’offre SLSTR. ‘
Il faut savoir que la température de l’océan est un des facteurs déterminant qui va contrôler le déclenchement et l’évolution et sa trajectoire’. Concrètement, ‘
on va analyser la température de surface de la mer à très haute résolution sur des régions à risque cyclonique ce qui permettra une meilleure prévision’.
Note
La température de la surface des océans est un des paramètres importants que l’on a besoin pour connaître l’état des océans et étudier les phénomènes climatiques. ‘
N’oubliez pas que l’océan est le plus grand réservoir de chaleur de notre planète’.